La maison de Max & Alex

La maison de Max & Alex

La maison

Préambule

Au-delà des effets de mode, la prise en compte du développement durable est apparue comme incontournable dans notre projet. Et encore plus depuis que la France a proposé des crédits d'impôts, et des aides financières départementales, régionnales voire même locales.
Mais il ne faut pas se leurrer : nombreuses sont les entreprises qui profitent de cette offre pour gonfler leur devis. Cette constatation laisse un goût amer au maître d 'ouvrage et même aux architectes. De quoi discréditer les valeurs de la construction saine et respectueuse de l'environnement.
Construire une maison passive ou bioclimatique : oui, mais à quel prix?!
Quoiqu'il en soit, nous avons essayé de nous rapprocher le plus possible vers une maison "Haute Qualité Environnementale" et "Haute Performance Energétique", en maintenant le budget de chaque lot dans une fourchette de prix raisonnable ou sans surcoût prohibitif.

Pas évident...


La structure

Notre premier critère était de bâtir une maison en brique monomur de terre cuite. L'expérience du bon vieux parpaing+laine de verre ayant fait ses preuves, au 21ème siècle, il faut désormais passer à un nouveau mode de construction adapté au réchauffement climatique. Eh oui, la théorie du siècle dernier est désormais une réalité prouvée : les étés sont plus chauds et les hivers plus rudes, les variations thermiques s'amplifient! Les maisons construites en monomur restent fraîches en été, et conservent la chaleur du chauffage l'hiver sans ajout d'isolants. Son surcoût est donc amorti par l'absence d'un isolant supplémentaire et de sa main d'oeuvre. C'est aussi une brique auto-porteuse qui autorise moins de murs porteurs que dans une configuration en parpaings (8MégaPa de pression supportée contre 4MégaPa pour le parpaing et 240 tonnes de charge par mètre linéaire contre 80!).
L'architecte nous a alors proposé une structure en monomur surmontée d'un niveau en ossature bois. Loin de penser que c'était possible, nous avons décidé de relever ce défi. Mais il y avait un hic : vu la pente du terrain à 20%, nous étions "obligés" d'enterrer une partie de la maison pour pouvoir profiter d'une plus grande surface habitable (le réglement du lotissement imposait aussi une hauteur de construction et une montée de terre limitées). Hors le monomur enterré n'est pas très conseillé car malgré sa très haute résistance verticale à l'écrasement, la poussée horizontale n'est pas son fort (comme tout système à imbrication d'ailleurs). On a donc opté pour un garage et une cave en béton banché pour les parties enterrées de la maison.
Donc au final, on se retrouve avec une maison à ossature bois, sur monomur, sur béton banché! J'ai eu beau chercher sur le web, je n'en ai pas trouvé de pareille...
L'ossature bois sera faite en Douglas pour sa résistance mécanique, quant au bardage, il sera en Mélèze pour sa meilleure résistance aux intempéries par rapport au Douglas. Certes, ce dernier est moins cher, mais il demande plus d'entretien. C'est donc aussi bon pour le porte-monnaie que pour mes p'tits bras musclés... et l'environnement.


01/05/2008
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La menuiserie

Les menuiseries des fenêtres seront en bois : elles ont une meilleure isolation thermique que le PVC et l'alu (même avec le système à rupture de pont thermique). Certains bois de très bonne durabilité, mais sujets à des déformations, comme le pin maritime, sont maintenant valorisés par certains menuisiers en petites sections contrecollées et aboutées, avec d'excellents résultats. Le seul inconvénient est son entretien...
Les baies vitrées coulissantes seront en alu car ce matériau est plus adapté aux cadres de grandes dimensions (2m x 2m). En contrepartie, elles ne demandent aucun entretien, mais exige pour sa fabrication 40 fois plus d'énergie que celles en bois. Sa résistance thermique est deux fois inférieure à celle en bois.
Les menuiseries PVC, issues de l'industrie du chlore, est très polluante. Et les éléments fabriqués sont stabilisés avec des métaux lourds (plomb, cadmium, ...). En cas d'incendie, elles dégagent des dioxines, et les ouvrants se collent, rendant l'ouverture des fenêtres impossible. Leur recyclage (même s'il est dit être possible) coûte plus cher que sa fabrication : on peut alors douter de cet argument commercial.
Toutes les vitres auront un double-vitrage 4.16.4 à lame Argon.
Caractéristiques : Uw=1.1 W/m².K mais avec le coffret du volet roulant, Uw=1.8 W/m².K (appelé aussi Ujn, pour "U jour/nuit")
Plus le Uw est élevé, plus il y a de pertes de chaleur. A titre de comparaison :
_ simple vitrage   4 mm : Uw=5.7
_ double vitrage 4.12.4 : Uw=2.8
_ double vitrage 4.16.4 : Uw=2.5

 

Mise à jour - septembre 2008 :

Il n'est pas facile d'intégrer des volets roulants dans une maison en ossature bois.
Pour plusieurs raisons :
_ l'épaisseur des murs est insuffisante pour encastrer les coffrets de volets roulants.
_ il faut laisser une accessibilité aux systèmes en cas de panne
_ l'isolation des coffrets est très faible, ce qui crée des ponts thermiques

Solution n°1 :
Pourquoi ne pas mettre alors des volets à battants?
Parce qu'il faut ouvrir la fenêtre pour les fermer; donc perte de chaleur.

Solution n°2 :
Augmenter l'épaisseur des murs pour pouvoir y caser confortablement les coffrets de volets roulants, et rajouter de part et d'autre de l'isolant.
Mais cela reviendrait cher juste pour quelques volets, dont la surface de contact avec l'extérieur ne représente que 5m²

Solution n°3 :
Jouer sur la finition intérieur qui, en plus de l'ossature de 17.7cm d'épaisseur, fait gagner 5.5cm (4cm de laine de bois + 1.5cm de lambris intérieur) : ce qui nous laisse la place pour encastrer un coffret de 20.1cm de large. Quelques ponts thermiques subsistent tout de même : on ajoutera un isolant mince qui fera surtout office de coupe-vent, et des joints de silicone pour rendre tout ça hermétique.
"Pas très sain tout ça", me direz-vous...

Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours :

( zoom )


01/05/2008
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L'isolation

 

Le garage étant enterré à 95%, il n'y a pas eu de nécessité à l'isoler. D'autant plus que la porte de garage à une isolation renforcée et des joints étanches. Nous rajouterons tout de même un isolant sous plafond (type fibratyrène) par nos soins.

Au niveau des chambres, constituées de briques monomur, pas besoin d'isolant! Elles seront juste enduites de chaux sur les 2 faces, afin de conserver la propriété respirante et hygrorégulatrice de la terre cuite.
La chambre du fond (au Nord) est en partie enterrée et adossée à la cave : les murs seront en béton banché (20cm), avec 17cm de laine de verre (pour l'isolation et égaliser les 37cm de monomur).
Le niveau "pièce de vie" en ossature bois sera isolé par de la fibre de cellulose de 14.5cm d'épaisseur. Le choix s'est porté sur des panneaux plutôt que du floconnage car ce dernier a tendance à se tasser dans le temps alors que les panneaux sont un peu plus rigides et se tiennent mieux à la verticale. Une seconde couche de laine de bois (environ 4cm) sera sans doute rajoutée à l'intérieur par nos soins afin d'améliorer le confort en été.
Les rampants du toît pourront être comblés en floconnage étant donné la faible pente (30%). Par contre, il y est prévu 30cm d'épaisseur d'isolant car c'est surtout par là que la chaleur a tendance à s'échapper de la maison.

Détails des murs : (zoom)

 

Mise à jour - juin 2008 :

Le charpentier nous a proposé de poser des panneaux de structure en fibre de bois à la place de l'OSB (qui contient de la colle à base de formaldéhydes).

Avantages :

_ Remplit la fonction de pare-pluie, tout en laissant le mur "respirant".

_ Grâce au collage aux résines de polyuréthane, les panneaux AGEPAN DWD ne contiennent pas de formaldéhyde et sont aussi sains que le bois naturel.

_ Les panneaux en fibres de bois sont fabriqués exclusivement avec du bois de conifères européens.

_ L'adjonction de petites quantités de liant (< 3 %) et de paraffine garantit la résistance et la stabilité dimensionnelle du panneau sous l'influence de l'humidité. La surface non polie et brute de presse agit comme une seconde couche drainante. Le panneau AGEPAN DWD est ouvert à la diffusion et améliore aussi l'isolation thermique, grâce à sa faible conductibilité thermique.

 

Les 4cm d'air prévus entre le mur et le bardage intérieur seront finalement comblés par de la laine de bois en rouleau. Malgré le R=1 de cet isolant (sur 4cm d'épaisseur), cela améliorera surtout le confort en été.


06/05/2008
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Le chauffage

Le sujet qui fâche, qui fait réfléchir, qui fait douter, hésiter, jusqu'à en perdre le Nord...
Ce fut le choix le plus difficile dans la maison! C'est un vrai pari sur une source d'énergie dont le coût est quasiment impossible à prévoir dans le temps. La peur de se planter pousse à l'hésitation et au scepticisme face à toutes ces nouvelles technologies de cette dernière décennie. Les avis sont toujours très partagés, mais au final, la solution la plus économique reste UNE BONNE ISOLATION.
Pour guider notre choix, nous avons garder à l'esprit de respecter au mieux l'environnement sans non plus trop se ruiner.
Autre critère de choix : un coût du KiloWatt.Heure le plus faible possible combiné à un bon rendement du système de chauffage.


Le réseau de chauffage, c'est soit la circulation d'eau chaude, soit de l'électricité par effet Joule. Le premier fonctionne avec n'importe quelle énergie: chaudière au  gaz naturel ou propane, au  fioul ou au  bois, chaudière électrique, pompe à  chaleur, capteurs solaires... D'une très grande longévité, ce mode de chauffage nécessite un entretien régulier par un professionnel (ou pas).
Le second est exclusivement dépendant de l'électricité qui alimente les panneaux rayonnants, les convecteurs, plafonds rayonnants ou planchers chauffants (infra-câble). Si les frais d'entretien d'une installation tout électrique sont quasi nuls, les notes EDF peuvent en revanche atteindre des sommets!
Il y a aussi l'option de la cheminée, mais rares sont les maisons récentes chauffées uniquement par ce procédé.
L'électricité :
Dans le pays phare de l'électricité nucléaire, l'accent est mis au tout électrique. La part de l'électricité nucléaire est passée de 78,3% en 2002 à 83,4% en 2004. Mais l'électricité nucléaire (à priori "0% CO2") ne suffit pas à alimenter tous les convecteurs les jours d'hiver et EDF doit alors utiliser ses centrales thermiques. Or il faut 3,5 fois plus de fioul, de gaz ou de charbon pour alimenter une telle centrale qui chauffera un logement à l'électricité que si le logement était directement équipé d'une chaudière brûlant ce même fioul ou gaz. Donc 3,5 fois plus de CO2 émis (le rendement des centrales électriques nucléaires ou thermiques est évalué à 33%, et les pertes dans les lignes électriques à 11%).
Même s'il est très propre chez vous, le chauffage électrique (dit "à effet Joule") reste le plus cher et le plus polluant. Son prix au KiloWatt.Heure est le plus cher de tous. Sans stockage et avec un coût d'installation intéressant, l'électricité exige une isolation très soignée et un abonnement spécial. La pompe à chaleur semble la seule réponse innovante pouvant utiliser au mieux cette source d'énergie en appoint.
Le gaz de ville :
Son prix a augmenté; et ça n'est pas prêt de s'arrêter puisqu'il est directement indexé au prix du pétrole. Pour autant, si votre logement peut être relié au réseau, c'est encore une énergie intéressante du point de vue du compromis investissement/coût d'exploitation/confort sans souci de l'approvisionnement.
Toutefois, sa réputation de propreté ne doit pas faire oublier qu'il s'agit d'une énergie fossile dont la combustion participe à l'effet de serre.
Le GPL :
Le Gaz Pétrole Liquéfié (GPL) butane ou propane offre une alternative au gaz naturel quand il n'y a pas de raccordement à  un réseau. Il est à  noter qu'une citerne de stockage louée ou achetée est nécessaire. Désormais, son coût d'utilisation est comparable à celui de l'électricité.
C'est aussi une énergie fossile dont la combustion participe à l'effet de serre.
Le fioul :
Ce combustible s'impose d'emblée pour les maisons individuelles non raccordées au réseau de gaz naturel..
Au fil des innovations techniques, les brûleurs consomment de moins en moins de fioul avec une pollution toujours plus faible. Il nécessite une citerne de stockage. Le coût d'installation, la nécessité de stockage, l'entretien, la pollution générée (1,5 fois plus d'oxyde de carbone, 3 fois plus d'oxyde d'azote et 8 fois plus d'oxyde de soufre qu'une chaudière à gaz naturel) font de cette énergie un choix obsolète, en tout cas pour les constructions neuves.
C'est aussi une énergie fossile dont la combustion participe à l'effet de serre.
Le bois :
Le bois est un combustible renouvelable car tout le CO2 émis lors de la combustion provient du CO2 qu'il a absorbé au cours de sa croissance : c'est un cycle fermé.
Le premier atout de ce combustible traditionnel est son faible prix au KiloWatt.Heure. Le revers de la médaille tient dans un stockage volumineux, une manipulation contraignante, un choix rigoureux des essences et une teneur en humidité faible pour un rendement optimal.
Le soleil :
Gratuite et inépuisable, cette énergie gagne à  être connue en France grâce aux progrès technologiques réalisés.
Avec une pollution zéro, une utilisation désormais performante, des aides financières spécifiques, le solaire peut être exploité de Dunkerque à Perpignan contrairement aux rumeurs!
Néanmoins, les tarifs abusifs des revendeurs en font renoncer plus d'un... Pour le chauffage, il faut au moins 15m² de panneaux solaires, ce qui représente un budget de 15 à 20000euro (hors aides, et sans radiateurs) : avec de tels tarifs, peut-on encore envisager un retour d'investissement?!
La solution la plus intéressante et moins ruinante reste un capteur de 5m² (environ 5000 euro) pour un appoint d'eau chaude sanitaire. Cela apportera une eau chauffée "gratuitement" l'été, une chaudière moins utilisée dans l'année (donc longévité accrue) et une économie de combustible.

Notre choix :
Après avoir visité des dizaines (pour ne pas dire une centaine...) de sites, forums et blogs, le meilleur système de chauffage semble être la pompe à chaleur par géothermie en rapport coût/consommation/écolo. Hélas notre terrain n'a pas suffisament de surface plate pour y enterrer les tuyaux. En seconde place arrive le chauffage au bois : bûches, plaquettes, granulés, les 3 se tiennent à peu près au même niveau avec chacun leur inconvénient et avantage :
_ La chaudière à bûches demande un approvisionnement manuel 2 à 3 fois par jour. Mais c'est le 2ème combustible le moins cher de tous, et la chaudière n'est pas trop chère non plus.
_ La chaudière à plaquettes (ou copeaux de bois) est très chère et demande un volume de stockage 3,5 fois plus important que les granulés (soit une pièce de 10 à 15m²). Mais l'approvisionnement du brûleur est automatique. C'est le combustible le moins cher de tous (excepté le solaire) au KiloWatt.Heure.
_ La chaudière à granulés est un peu moins chère, l'approvisionnement est lui aussi automatique, et son prix au KiloWatt.Heure se maintient entre la bûche et la géothermie.

 

comparaison du coût des énergies 1/2 (zoom)

 

comparaison du coût des énergies 2/2 (zoom)


Nous avons donc choisi la solution de la chaudière bois à granulés pour son automatisme, sa possibilité d'être programmé et son volume de stockage "propre" et pas trop imposant. Elle sera couplée à 5m² de panneaux solaires pour l'eau chaude sanitaire.

Ces panneaux chaufferont en priorité les 310L du ballon d'eau chaude, et quand la température du ballon descendra sous les 55°C, la chaudière "remettra un coup de chauffe".

La maison sera équipées, sur les 2 niveaux, d'un plancher chauffant; après comparaison de plusieurs devis, il s'avère qu'une installation à surface égale de plancher chauffant revient quasiment au même prix qu'une installation avec radiateurs!

 


14/05/2008
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